F.L.Y.


Assis sur le tapis dans mon p'tit appart à Paris
J'écoute la mélodie des vagues, mon esprit divague
Mes doigts de pieds dessinent des femmes aux formes arquées
Sur le sable de mon parquet
Mon plafond sert de parasol
Y'a du kif dans l'air, mon corps sert de parabole
La porte s'ouvre dans mon dos
Derrière le sourire, ma voisine, bikini sous le manteau
Sans rien dire elle se pose à mes tés-cô, je la masse
Seul le sorbet coco reste de glace
Elle effleure le mal comme Baudelaire
Puis je lave nos deux verres à l'eau de mer
Ce soir des amis vont passer dîner
Donc je pars pêcher du poisson chez le poissonnier
La nuit tombe et les rues comme les charrues
Sont éclairées par les cocotiers
Dans les chapiteaux, je matte que les locaux ont l’hameçon dans la cravate
Pêchés par les capitaux
J'ai fini mes tâches, je quitte la savane
Pour retrouver ma cabane aux six étages
Croise une sauvage égarée, cause sa fuite
Rentre et fais chauffer la marmite thermostat huit
Tout est prêt, mes amis vont arriver
A leur tour de me faire rêver

Fermes les yeux et fly, fly, fly

Ma jungle est faite de béton, de catacombes et de cercueils
Les caméras en forme de python portent le mauvais œil
Je connais par cœur son métro, son fleuve de fer
Je navigue au flair j'ai pas peur de me perdre
Les rails font des vagues la pirogue tangue et tremble
Une atmosphère étrange m'étrangle
Dans l'ombre ces indigènes me guettent
Les ondes émettent un bourdonnement comme un essaim de guêpes
Les volcans métalliques polluent mon oxygène
Les plantes sont toutes hallucinogènes
J'effrite les fèves de cacao dans des feuilles de bananier
Je m'élève là-haut, je fly, j'laisse sous mes pieds
L'herbe du macadam
Où j'ai appris à manier le micro comme une sarbacane
Et dans la Seine les alligators flottent comme des corps
Triste décor si t'y plonges c'est ton squelette qui ressort
On perd son temps avant d'finir sous l'sol
Mais par chance ma montre se change en boussole
Que Dieu nous pardonne on s'kill dans la zone
Pour la fièvre de l'or et on donne tout à une petite Amazon
On mène des vies de masos, c'est grave
On s'entretue pour le Graal à la Indiana Jones
Tout va si vite
Ca passe d'un claquement de doigt, de la ville à la faune

Fermes les yeux et fly, fly, fly